Résumé :
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Il y a de quoi se régaler en lisant « Le Soleil est parti à M'Pemba » (Présence Africaine, 1982). Dès la première phrase de son récit, Sylvain Bemba se pose en ironiste, mais jamais son regard n'est sans générosité : « La fine fleur de la capitale se pressait dans l'un des aquariums les plus fréquentés de la ville, pour y pratiquer l'art éminemment aristocratique de se faire déplumer et de s'ennuyer en groupe. »
La dénonciation de la facticité des plaisirs de la nouvelle « aristocratie » sera d'ailleurs exprimée, plus tard, par la mère demeurée au village et refusant l'argent qui est la seule chose que sache encore offrir son fils. La préférence du romancier le porterait, à tout prendre, vers une sorte de clochard inspiré et narquois dont le vieux smoking flotte directement sur le corps : « Personne ne voulait rater la moindre bribe de ce qu'allait raconter Dzakoumba. Il portait le nom d'un fou célèbre qui, dans les années cinquante, battait la semelle dans les rues de Poto-Poto. »
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