Résumé :
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DANS l'histoire de France qu'on apprend aux enfants et dont les parents se souviennent, tout se passe comme si la Bourgogne apparaissait brusquement, à l'avènement de Charles VI, comme un abcès de plus en plus dangereux aux confins nord-est du royaume, pour disparaître non moins brutalement à la mort du Téméraire, sous Nancy, en 1477. C'est oublier que mille ans d'un riche passé burgonde avaient façonné un duché qui, reçu en apanage par Philippe le Hardi, agrandi par Jean sans Peur, par Philippe le Bon puis par Charles, était devenu un vaste Etat rhodanorhénan, c'est négliger aussi un personnage éphémère et capital, cette Marie de Bourgogne, fille du Téméraire, dont Yves Cazaux a étudié le rôle (1).
Sur ce terrain à peu près vierge, l'auteur, retraçant la lutte sans merci qui opposa la Maison de France à celle de Bourgogne, nous présente une histoire générale de la politique des quatre ducs et de leur héritière. Tâche ardue, car le conflit des deux " grands " accumule en désordre, des deux côtés, succès et revers très souvent indécis, et se déroule dans un conte d'intrigues serrées, de phénomènes économiques et sociaux. En outre, le peuplement hétérogène des territoires bourguignons réagit à l'autorité des ducs, comme aux caresses et cruautés de Louis XI, de façon très diversifiée.
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